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UNE VILLE DU NOM DE CHEVAL

Deux semaines ont passé avant que nous ne prenions les airs pour Cheval, une ville de taille modeste située entre le Pays du Vent et la plaine de la Peur, à environ cent cinquante kilomètres de celle-ci. Cheval sert d’étape aux marchands assez téméraires pour se lancer dans la traversée de ces deux régions. Dernièrement, la ville est devenue le quartier général logistique des opérations de Murmure. Les maigres troupes qui n’étaient pas en route pour les Tumulus s’y trouvaient en garnison. Les autres pauvres bougres affectés au Nord allaient prendre des saucées.

Nous avons entamé la descente après un premier survol sans incident durant lequel j’avais écarquillé les yeux comme des soucoupes. Malgré le départ de puissantes armées, la base de Murmure fourmillait comme une ruche, vibrionnante de tapis de facture récente.

Ils se présentaient sous une douzaine de formes. Dans un champ, j’ai aperçu une formation en W de cinq géants, chacun long d’une centaine de mètres pour une quarantaine de large. Chacun encombré d’un fouillis de fer et de bois. Autour, d’autres tapis de formes singulières étaient parqués sur un terrain visiblement nivelé, la plupart plus longs que larges et plus grands que les traditionnels. Tous étaient nantis d’un appareillage différent et protégés par une cage en cuivre.

« Qu’est-ce que c’est que tout cela ? ai-je demandé.

— Riposte aux tactiques ennemies. Votre paysanne n’est pas la seule à savoir modifier sa stratégie. » Elle est descendue, s’est étirée. J’en ai fait autant. Ce que l’on peut sortir engourdi de quelques heures de vol. « Nous allons peut-être avoir l’occasion de les tester, malgré notre retrait de la plaine.

— Quoi ?

— Une armée rebelle marche sur Cheval. Plusieurs milliers d’hommes et tout ce que la plaine a pu fournir. »

Plusieurs milliers d’hommes ? D’où sortaient-ils ? Est-ce que la situation avait à ce point évolué ?

« Oui. » À nouveau son coup de lire dans mes pensées. « Les villes que j’ai abandonnées leur ont fourni des contingents d’hommes.

— Qu’est-ce que vous vouliez dire par “tester” ?

— J’aimerais suspendre les combats. Mais pas question de se débander devant l’ennemi. Si elle persiste dans sa poussée vers l’ouest, je lui prouverai que, nul ou pas, elle peut mordre la poussière. »

Nous nous trouvions près d’un des nouveaux tapis. Je m’en suis approché au trot. Par sa forme oblongue de presque cinq mètres, il rappelait un bateau. Il était doté de véritables sièges : deux disposés dans le sens de la marche, un tourné vers la queue. On l’avait armé d’une petite baliste à l’avant. Ainsi que d’un autre engin beaucoup plus lourd. Accrochés aux flancs du tapis et sous son ventre s’alignaient huit traits de neuf mètres de long terminés par un renflement de la taille d’un tonnelet de clous, juste sous leur tête. L’ensemble avait été badigeonné d’un noir plus obscur que le cœur du Dominateur. Ce tapis-bateau possédait un empennage en forme de nageoires. Un humoriste avait peint des yeux et des dents sur l’avant de la carène.

D’autres étaient dispersés alentour, d’allure générale identique en dépit de menues différences dues à l’inspiration des artisans qui les avaient façonnés. L’un d’eux, en place de nageoires, était équipé d’espèces de cosses circulaires et desséchées, ultrafines et translucides, d’environ quatre mètres cinquante de diamètre.

La Dame n’avait ni le temps de me laisser examiner sa flotte, ni l’envie que j’aille fureter sans chaperon. Par mesure de protection plus que par méfiance. Je risquais un accident fatal si jamais je m’éloignais de son ombre.

Les Asservis au grand complet se trouvaient à Cheval. Y compris mes vieux amis.

 

Audacieuse Chérie. Une hardiesse insensée. Ça devenait sa griffe. Elle avait rassemblé toutes les forces de la plaine à trente kilomètres à peine de Cheval et elle resserrait l’étau. À vitesse réduite toutefois, limitée qu’elle était par la lenteur des arbres marcheurs.

Nous nous sommes avancés sur le terrain vers les tapis parqués en formation autour des monstres que j’avais repérés à notre arrivée.

« J’avais prévu un petit raid de démonstration sur votre quartier général, a déclaré la Dame. Mais ceci sera sûrement plus convaincant, je pense. »

Des hommes s’affairaient autour des tapis. On chargeait sur les plus grands d’énormes poteries en forme d’urnes, telles de grosses jardinières dont on aurait orné la partie supérieure de godets supplémentaires pour des plantes plus petites. Elles mesuraient quatre mètres de haut ; des bouchons de paraffine scellaient tous leurs orifices, et leur fond se prolongeait par une tige de cinq mètres de long terminée par une barre transversale. C’était par dizaines qu’on les installait sur des sortes de râteliers.

Je me suis livré à un rapide calcul. Plus de tapis que d’Asservis. « Ils vont tous prendre l’air ? Comment ?

— Bénéfice manœuvrera les plus grands. Comme le Hurleur autrefois, il a un talent extraordinaire pour les piloter. Les quatre autres grands voleront solidairement au sien. Viens, celui-ci sera le nôtre. »

J’ai dit un truc intelligent du genre : « Glg ?

— Je veux que tu assistes à tout.

— On pourrait nous reconnaître. »

Des Asservis tournaient autour des longs tapis-bateaux effilés. Des soldats y avaient déjà embarqué, dans les deuxièmes et troisièmes sièges. Ceux postés à la proue vérifiaient l’état de leur baliste, le stock de munitions, le bon fonctionnement de la manivelle d’un appareil à ressort manifestement destiné à retendre la corde après chaque tir. Je ne comprenais pas le rôle des types dans les sièges du milieu. « L’espèce de cage, ça sert à quoi ?

— Tu le découvriras bien assez tôt.

— Mais…

— Garde l’esprit vierge, Toubib. Sans a priori. »

Emboîtant son pas, j’ai contourné notre tapis. J’ignore ce qu’elle a vérifié, mais elle a paru satisfaite. Son hochement de tête a visiblement soulagé les types chargés de tout préparer.

« Monte, Toubib. Dans le second siège. Sangle-toi bien. On risque d’être un peu secoués tout à l’heure. »

Aïe donc.

« Nous allons partir en éclaireurs », a-t-elle ajouté en se harnachant dans le siège frontal. Un vieux sergent grisonnant s’est installé dans le fauteuil arrière. Il m’a lancé un regard méfiant mais n’a rien dit. Les Asservis prenaient place aux commandes de leurs tapis respectifs. Les grands, comme les appelait la Dame, avaient des équipages de quatre hommes. Bénéfice pilotait celui au centre de la formation en W.

« Prêts ? a crié la Dame.

— Oui.

— Affirmatif », a dit le sergent.

Notre tapis s’est ébranlé.

Pesamment, pourrait-on dire, en tout cas pour les toutes premières secondes. Le tapis était lourd, il a bringuebalé laborieusement avant de s’arracher au sol.

La Dame s’est retournée et a souri comme la terre s’éloignait. Elle s’amusait. Elle s’est mise à crier des instructions relatives à l’incroyable méli-mélo de leviers et de pédales qui m’environnait.

En poussant et tirant simultanément sur telle et telle manette, on mettait l’appareil en vrille sur son axe. En actionnant telle autre, il virait à gauche ou à droite. L’idée, en gros, c’était de combiner ces commandes pour diriger l’engin.

« Pour faire quoi ? » me suis-je époumoné dans le vent. Mes paroles se sont perdues dans notre sillage. Nous avions enfilé des lunettes protectrices, mais nous avions le reste du visage à découvert. À mon avis, nous risquions de finir cette excursion couverts de brûlures épidermiques.

Nous avions grimpé à six cents mètres, Cheval se trouvait déjà à huit kilomètres derrière, et nous devancions largement les Asservis. J’ai aperçu les colonnes de poussière dégagées par l’armée de Chérie. À nouveau j’ai crié : « Pour faire quoi ? »

Une béance s’est ouverte sous nous.

La Dame avait interrompu les sortilèges qui maintenaient le tapis en vol. « Voilà pourquoi. Tu piloteras le bateau quand on entrera dans le nul. »

Quoi ?

Elle m’a fait faire une douzaine d’essais pour que je comprenne la théorie et que j’attrape le coup de main, puis elle a obliqué en direction de l’armée rebelle.

Nous avons tourné autour à une vitesse vertigineuse, à distance respectable du nul. J’étais époustouflé par les forces que Chérie avait réussi à rameuter. Une cinquantaine de baleines de vent, dont certaines géantes de plus de trois cents mètres de long. Des mantes par centaines. Toute une troupe d’arbres marcheurs déployés en delta. Des bataillons de soldats humains. Des menhirs par centaines, essaimés en protection autour des arbres marcheurs. Des milliers de créatures qui bondissaient, serpentaient, trottinaient, sautillaient, volaient. Certaines hallucinantes d’aspect, terrifiantes.

À l’ouest du cercle que nous venions de décrire, j’ai repéré les forces impériales, deux mille hommes postés en phalanges sur le contrefort d’une colline à un kilomètre des rebelles. De la rigolade, leur barrage contre Chérie.

Plusieurs mantes téméraires se sont aventurées hors du nul, ont lâché quelques éclairs qui sont tombés trop court ou ont manqué leur cible de peu. J’ai estimé que Chérie devait se trouver à bord d’une baleine de vent à trois cents mètres d’altitude. Elle avait acquis de la puissance car le diamètre de son nul avait grandi depuis mon départ de la plaine. Toutes ses troupes bizarroïdes marchaient sous sa protection.

La Dame nous avait qualifiés d’éclaireurs. Notre tapis n’était pas équipé comme les autres, mais j’ignorais ce qu’elle avait voulu dire. Jusqu’à ce qu’elle passe à l’action.

Nous avons grimpé en flèche. De petites boules noires qui dégageaient un panache de fumée bleue ou rouge se sont éparpillées dans notre sillage ; c’était le vieux sergent qui les jetait à tour de bras par-dessus bord. Au moins trois cents en tout. Les boules fumigènes se sont disséminées et sont restées en suspens juste au-dessus du nul. Voilà. Des balises pour faciliter la navigation des Asservis.

Et ils arrivaient. Très haut, les plus petits tapis escortant la formation en W des grands.

Les hommes embarqués sur les grands ont entrepris de larguer les poteries géantes. Et hop ! hop ! hop ! une vingtaine dégringolaient déjà. Nous avons suivi la trajectoire des pots maculés. Au fil de leur chute à pic, les jardinières se retournaient tige vers le bas. Les mantes et les baleines en dessous se sont écartées pour les éviter.

En heurtant le sol, la tige actionnait un piston. Les bouchons de paraffine sautaient. Un liquide giclait. Le piston enclenchait un percuteur. Le fluide s’enflammait, produisait des gouttelettes incandescentes. Et quand ce feu parvenait à l’intérieur des pots, ils explosaient. Les éclats tranchants déchiquetaient hommes et bêtes.

J’ai regardé éclore ces fleurs de feu, atterré. Au-dessus, les Asservis viraient pour effectuer un second passage. Ces engins pouvaient planer sans recours à la magie. Le nul ne servait à rien.

Baleines et mantes ont lâché des éclairs sur la seconde averse qui tombait. Mais leurs premiers tirs qui ont fait mouche leur ont vite passé cette envie, car les pots qu’ils ont touchés ont explosé en l’air. Des mantes se sont abattues. Une baleine s’est retrouvée en situation périlleuse jusqu’à ce que ses congénères viennent la survoler et l’asperger de l’eau de leurs ballasts.

Les Asservis ont effectué une troisième passe pour larguer une nouvelle cargaison de pots. Ils allaient pilonner les troupes de Chérie pour en faire de la charpie jusqu’à ce qu’elle soit contrainte de réagir.

Elle s’en est prise aux Asservis.

Les balises fumigènes ont glissé jusqu’en périphérie du nul, finissant de délimiter son périmètre.

La Dame a repris de l’altitude à toute allure.

Le W des grands tapis s’est éloigné. Les petits ont grimpé eux aussi. La Dame nous a rangés en position derrière Murmure et le Boiteux. À l’évidence, elle avait anticipé la riposte de Chérie.

J’étais déboussolé, c’est le moins que je puisse dire.

Le tapis de Murmure a basculé tête en avant. Le Boiteux s’est engagé dans son sillage. Puis la Dame. D’autres Asservis ont encore suivi.

Murmure a piqué sur une baleine de vent particulièrement grosse. En constante accélération. À trois cents mètres du nul, deux javelots de quatre mètres ont jailli de son tapis, propulsés par magie. Lorsqu’ils ont pénétré dans le nul, ils ont continué leur trajectoire, mus par le simple élan.

Murmure ne s’est donné aucun mal pour éviter la zone annulante, elle a plongé dedans et le type dans le second siège a maîtrisé la chute du tapis grâce aux empennages en forme d’ailerons.

Les javelots de Murmure ont touché la baleine près de la tête. Tous les deux se sont enflammés.

Le feu est une malédiction pour ces bêtes, car le gaz qui les maintient en l’air est hautement explosif.

Le Boiteux a suivi l’élan de Murmure. Il a décoché deux javelots hors du nul et deux une fois dedans, qu’il a largués au moment où le soldat du second siège redressait la trajectoire, frôlant la baleine à quelques centimètres.

Un seul trait a manqué sa cible.

Le dos de la baleine brûlait en cinq endroits.

Une tempête d’éclairs s’est déchaînée sur Murmure et le Boiteux.

Et nous-mêmes avons pénétré dans le nul. Nos sortilèges de propulsion se sont éteints. La panique m’a empoigné. À moi de jouer ?…

Nous piquions droit sur la baleine en feu. J’ai heurté, tiré, distribué des coups de pied sur les manettes.

« Moins brusque ! a crié la Dame. En douceur, en finesse. »

J’ai pris l’appareil en main au moment où nous passions sous la baleine dans un rugissement.

Des éclairs ont crépité. Nous nous glissions entre deux autres baleines plus petites. Elles nous ont ratés. La Dame a déchargé sa petite baliste. Son tir a touché l’un des monstres. À quoi bon, bordel ? me suis-je demandé. Le coup lui avait fait moins d’effet qu’une piqûre d’abeille.

Mais un filin était relié au carreau, qui se dévidait d’une bobine.

Boum !

 

Je suis resté un instant aveugle. Mes cheveux ont crépité. Nous venions d’essuyer de plein fouet un éclair de mante… Nous sommes morts, ai-je pensé.

La cage de métal qui nous entourait a absorbé l’énergie de l’éclair, laquelle s’est alors propagée le long du filin qui se déroulait.

Une mante nous poursuivait, à quelques mètres seulement derrière. Le sergent a tiré. Il a touché la bête sous l’aile. Elle a décroché et s’est mise à tournoyer dans un vol saccadé de papillon mutilé.

« Regarde où tu vas ! » m’a crié la Dame. J’ai viré de bord. Une baleine de vent se précipitait sur nous. Des mantes paniquées filaient en tout sens à tire-d’aile. Les archers rebelles décochaient un barrage de flèches.

J’ai poussé, tiré sur tous les maudits leviers et pédales, pissé dans mon froc. C’est peut-être ce qui a fait effet. Nous avons raclé le flanc du monstre, mais sans nous écraser.

Alors cette saloperie de tapis a basculé pour partir en vrille. Terre, ciel et bêtes volantes tournoyaient autour de nous. L’espace d’un instant, tout là-haut, j’ai vu le flanc d’une baleine exploser ; le monstre s’est plié en deux en déversant des giclées de feu. Deux autres baleines dégageaient une traîne de fumée… Mais la vision était si fugitive. Je n’ai rien revu quand le tapis, ayant achevé un nouveau tour sur lui-même, s’est de nouveau retrouvé face au ciel.

Nous avions entamé notre chute assez haut pour me laisser le temps de retrouver mon sang-froid. Je me suis débattu avec les leviers et les pédales, j’ai réussi à freiner l’effet de vrille…

Et puis ça n’a plus eu d’importance. Nous étions sortis du nul et le pouvoir de la Dame fonctionnait de nouveau.

Je me suis retourné pour voir comment se portait le sergent. Il m’a toisé d’un œil torve en secouant la tête avec pitié.

La Dame m’a lancé un regard guère plus encourageant.

Nous avons regrimpé en altitude et obliqué vers l’ouest. Les Asservis, rassemblés, ont fait le point sur leur attaque.

Une seule baleine de vent avait été détruite. Les autres avaient réussi à se glisser sous leurs congénères qui les avaient arrosées de l’eau de leurs ballasts. Pourtant les survivants avaient pris un coup au moral. Eux n’avaient causé aucune perte aux Asservis.

Ils continuaient cependant d’avancer.

Cette fois les Asservis se sont laissés chuter vers le sol et ont attaqué par-dessous, accélérant dans un piqué de plusieurs centaines de mètres avant de remonter en chandelle dans le nul. Je me suis faufilé entre les baleines par une manœuvre moins brutale, avec néanmoins la sensation d’avoir rasé la terre de beaucoup trop près.

« Pourquoi est-ce qu’on fait ça ? » ai-je braillé. Nous n’attaquions pas, nous suivions seulement Murmure et le Boiteux.

« Pour rigoler. Juste pour rigoler ! Et que tu puisses le noter plus tard.

— M’en fiche, je falsifierai tout ! »

Elle s’est esclaffée.

Nous sommes remontés très haut en tournoyant.

Chérie a donné ordre aux baleines de descendre. Cette seconde passe en avait tué deux de plus. À si basse altitude, les Asservis ne pouvaient plus traverser le nul de part en part. Le Boiteux excepté, à vrai dire. Lui jouait avec le feu. Il a pris un recul de sept ou huit kilomètres qui l’a propulsé dans le nul à une vitesse vertigineuse.

Il est passé ; au même moment, les grands tapis se délestaient de leurs derniers pots.

Je n’avais jamais entendu Chérie se faire qualifier d’idiote. Et ça ne serait pas encore cette fois-ci.

En dépit des éclairs et du fracas, il était évident qu’elle pouvait, si elle le voulait, presser sur Cheval. Les Asservis avaient épuisé le gros de leurs munitions. Le Boiteux et les grands tapis avaient fait demi-tour pour se réapprovisionner. Les autres tournaient… Cheval serait à Chérie si elle était prête à en payer le prix.

Elle l’a estimé trop lourd.

Un choix fort sage. À mon avis, la ville lui aurait coûté la moitié de ses forces. Et les baleines de vent sont trop rares pour les sacrifier pour un gain si modeste.

Elle a tourné bride.

La Dame a rompu le combat et l’a laissée filer, bien qu’elle eût pu continuer de la harceler presque indéfiniment.

 

Nous avons atterri. Je me suis empressé de passer par-dessus bord et de m’écarter avant même que la Dame, avec une emphase un peu théâtrale et toute calculée, s’agenouille pour embrasser le sol. Elle riait.

Elle s’était bien amusée.

« Vous les avez laissés partir.

— J’ai rempli mon objectif.

— Elle changera de tactique.

— Évidemment. Mais pour l’instant c’est moi qui ai le marteau en main. En m’abstenant de frapper, je lui ai transmis un message. Elle aura eu le temps d’y réfléchir quand nous arriverons là-bas.

— Je suppose.

— Tu ne t’es pas trop mal débrouillé pour un novice. Va te prendre une cuite ou t’amuser à ta guise. Et reste à distance du Boiteux.

— Ouais. »

Ce que j’ai fait, c’est que je me suis rendu dans les quartiers qu’on m’avait assignés et que je me suis efforcé de maîtriser mes tremblements.

 

La Rose Blanche
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